Le déplacement du monument à la Gloire des Combattants sera l’événement toulousain de l’été. Combien va coûter ce transfert spectaculaire ?
Les cabanes de chantier ont déjà envahi les allées François-Verdier. Des palissades entourent le site du monument à la Gloire des Combattants et des amas de pierre se dressent au pied du monument construit de 1923 à 1931 sur les plans de l’architecte Léon Jaussely, en souvenir de l’héroïsme des soldats durant la grande guerre (14-18).
Ce sera l’évènement toulousain de l’été, en tout cas le chantier le plus marquant des travaux de la future 3e ligne de métro. On ne déplace pas quelque mille tonnes de béton et de pierre sans étonner et même inquiéter.
Des voix s’élèvent déjà dans le quartier, alors que la rue de Metz est elle aussi l’objet d’un chantier emblématique, pour poser des questions sur le déroulé de cette opération spectaculaire et aussi sur son coût.
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7 millions d’euros
Certains riverains contestent les chiffres qui ont été divulgués sur ce transfert. Deux marchés publics se sont déroulés pour attribuer ce lot de travaux. Le plus important concerne le déplacement proprement dit de la partie supérieure du monument, soit les colonnes et le fronton supérieur, qui seront enserrés dans un exosquelette en acier et en bois (lire ci-dessous), levés par un système de vérins pour pivoter de 90° sur leur axe avant d’être déplacés sur une plate-forme à roulettes (en fait un plateau sur roues équipées de pneus) entre les arbres des allées sur une distance de 35 m en arrière du monument. Le mandataire du groupement lauréat de ce lot est Bouygues TP régions pour un montant global de six millions et 804 249 euros hors taxes. Un deuxième lot de travaux concernant la protection et la restauration des bas-reliefs et sculptures en pierre du monument a été attribué pour 278 796 € au mandataire du groupement Bourdarios/Socra.
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Au total, ce sont donc un peu plus de sept millions d’euros (7 083 045 € exactement) qui seront consacrés à cette opération. « Cela représente finalement un petit marché pour la 3e ligne », relativise Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Ingénierie, la société d’économie mixte maître d’ouvrage délégué du chantier global de la future ligne C du métro toulousain. Le coût global de la réalisation de cette ligne de 27 km de long, qui reliera Colomiers, Toulouse-Matabiau et Labège, est estimé à plus de 3 milliards d’euros, dont 1,7 milliard pour le seul gros-oeuvre.
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« On avait budgétisé quelque 10 millions d’euros pour ce déplacement du monument à la Gloire des Combattants », poursuit le président du Tisséo Ingénierie, « rendu nécessaire par la réalisation de la station François-Verdier de la 3e ligne ».
Un scénario inédit et spectaculaire
« Cette opération permet de préserver 40 platanes des allées François-Verdier qu’on aurait dû abattre si on avait réalisé la station François-Verdier à l’emplacement initial », explique Jean-Michel Lattes. « Trois options s’offraient à nous : le confortement du monument sans le déplacer, vite abandonné ; le démontage remontage pendant la durée des travaux de la station, irréalisable car le monument est fait de pierre et de béton, or le béton ne se démonte pas, avec aussi le problème du stockage et l’utilisation problématique d’un porte char pour la partie haute, la plus lourde ; enfin le déplacement, plus intéressant et dont le coût était moindre », poursuit le responsable, qui évoque des déplacements de ce type en Allemagne (chapelle) et à Blagnac (le pont du tram sur la rocade).
Le transfert, en juillet 2023, prendra en tout deux jours et demi. La base du monument en pierres démontée, la partie supérieure (colonnes et fronton) enserrée dans un exosquelette d’acier et de bois, levée sur vérins, posée sur une plate-forme équipée de roues, sera transportée entre les platanes préalablement élagués sur les allées, en arrière de 35 m. Stocké sur place sur une plaque en béton pendant la durée des travaux de génie civil de la station, l’ensemble fera le trajet inverse pour être réinstallé en 2027 à son emplacement initial, au-dessus de la station. Les allées seront restituées par la suppression du passage routier derrière le monument.
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