Au lendemain de la défaite de la France face à une coalition d’États allemands lors de la guerre de 1870, un monument avait été édifié à Mirande, suscitant immédiatement la polémique. Retour sur l’histoire méconnue de ce monument aujourd’hui disparu.
Pratiquement chaque commune de France a son monument aux morts de la guerre de 14-18, devant lequel on commémore chaque année le 11 novembre en souvenir de l’armistice de 1918. Et il en est ainsi à Mirande, où le monument aux morts fut inauguré en 1923.
Mais dans cette commune, un autre rituel accompagne la cérémonie : avant de se rendre au square du monument aux morts de la Grande Guerre, le cortège s’incline sur un autre monument, d’un type bien plus rare dans le Gers, situé sur les allées Charles-de-Gaulle. Il s’agit d’un obélisque, jadis implanté dans le square devant la mairie et déplacé en 1995. Ce monument aux morts mirandais de la guerre franco-allemande de 1870-1871, d’une grande sobriété et à la symbolique purement mémorielle, fut érigé en 1893 à l’initiative du Souvenir français.
Ce que les Mirandais ne savent pas, et c’est un sujet sur lequel Henri Calhiol mène actuellement des recherches, c’est que ce monument était le deuxième du genre dans la bastide.
En 1873 (donc peu après la défaite) un autre monument avait été inauguré à la symbolique bien plus belliqueuse, en terre cuite, œuvre du célèbre sculpteur auscitain Adrien Ferri.
Plus aucune trace
Le monument donna d’ailleurs lieu à une polémique dans les journaux de l’époque. Pour cause, il représentait « la France (une femme, probablement) devant une colonne brisée, symbole de deuil, après nos défaites. Un enfant, allégorie de la jeunesse française paraissait, nu, près de la stèle rompue, dans l’attitude du guerrier de l’avenir, prêt à venger l’honneur de la patrie vaincue ».
La perte cruelle de l’Alsace-Moselle avait engendré un patriotisme nationaliste et revanchard, avec la fameuse « ligne bleue des Vosges » de Jules Ferry et la célèbre formule de Gambetta : « Pensons-y toujours, n’en parlons jamais ».
Des photos de ce monument ont existé, mais dont on ne trouve plus trace. La terre cuite en plein air n’a probablement pas résisté plus de 20 ans aux outrages des éléments. Cette construction monumentale très précoce et la symbolique clairement revancharde retenue sont à mettre en parallèle avec le statut de ville de garnison qui était alors celui de Mirande.
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