Jugé économique et inaltérable, le matériau phare de nombreux édifices classés du XXe siècle se fissure. Du palais d’Iéna à Notre-Dame de Royan, l’heure est aux grandes manœuvres.
Le béton à l’épreuve du temps? Symbole de la modernité architecturale, traînant une réputation de solidité au point d’avoir infiltré le langage populaire, ce matériau, que l’on avait inventé pour être éternel, montre des signes de vieillesse. Agressions liées à l’environnement, altérations chimiques du matériau, détériorations dues à l’eau, constructions trop rapides… Quelques décennies après leur sortie de terre, une kyrielle de bâtiments classés du XXe siècle sont en mauvais état, et tant l’État que les municipalités doivent puiser aux fond de leurs poches pour faire face au coût des travaux. «La prise de conscience autour de la conservation de l’architecture moderne est récente et date des années Malraux, souligne Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef aux Monuments historiques, qui a dirigé plusieurs chantiers Le Corbusier. Jusque-là, personne ne mesurait la vulnérabilité des édifices d’avant-garde en béton.»
Avec ses 7 800 mètres carrés de béton, le Palais d’Iéna, construit par Auguste…
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